Une presqu’île dans l’île, une avancée verte dans la mer bleue caraïbe, un bastion marquant la limite Sud de la baie de Fort de France, la Pointe du Bout est un site aux multiples facettes.

Anciennement bâti, puis abandonné et revenu à l’état sauvage, le site porte les stigmates de son histoire. Le fort abandonné, les anciennes excavations du Méridien, les traces des arbres plantés par l’homme s’effacent aujourd’hui peu à peu pour laisser place à une végétation encore hésitante mais qui vaillamment reprend ses droits. Cette nature puissante et riche est une manifestation évidente de l’île, avec son sol fertile et sa nature inexorablement prolifique.

L’histoire de la Martinique, c’est la recherche d’un équilibre entre l’homme et la nature. Habiter l’île, c’est la comprendre et s’y glisser avec la même aisance qu’une branche trouve son chemin dans la forêt pour accéder à la lumière et survivre.

A travers ce projet, nous voulons rendre le lieu à l’île, pour qu’il exprime ce qu’il y a de plus riche et de plus beau en Martinique, pour qu’il devienne l’essence même de ce qui en a fait une terre accueillante et prolifique. Nous voulons offrir aux visiteurs une sorte d’échantillon, de manifestation de l’île par un projet qui trouvera son équilibre avec la nature présente et à venir.

Tout d’abord, il y a la branche, qui se déroule du Sud vers le Nord, depuis l’espace habité vers le fort. Cette branche est une promenade, une passerelle suspendue dans les arbres qui offre aux visiteurs une perspective inédite, entre sol et ciel, pour découvrir le lieu.

Cette branche porte des fruits à coque qui deviennent des lieux habités, mais toujours immergés et mêlés à la nature. Leur hauteur limitée à 3 niveaux leur permet de se fondre sous les arbres.

La ligne littorale, les digues et les murs marquent la rencontre entre la terre et la mer. Ces lignes se déploient et multiplient les contacts avec les plages, la baie et la mer des caraïbes.

Enfin apparaît l’empreinte bâtie; l’instant où l’homme habite le lieu en le marquant de terrasses et de belvédères, en décrivant un axe rectiligne connectant la marina et la pleine mer.

Les formes organiques entrent en résonnance avec la nature qu’il l’entoure et l’accueille; les lignes et formes géométriques renforcent la présence de la branche par contraste.

L’équilibre est trouvé: habiter la nature sans la consommer.